Crezan
F190
Crezan
F190

F.190 n° 2 / 7111

F-AIXL



            Le F.190 n°2 est mis en production en août 1928. On est en début de production. Peut-être est-ce l'appareil présenté du 7 au 28 octobre au Salon de Berlin et qui est dans la configuration à jour à cette période : nouvelle voilure, dérive courte et gouvernail non compensé.


            Ce n'est qu'en janvier 1929 que le F.190 n°2 effectue son premier vol à Toussus-le-Noble. Des photographies le montrent, portant son immatriculation F-AIXL, en compagnie du n°3 F-AIXM, tous deux étant toujours dotés de la dérive courte, alors que le n°4 F-AIXQ destiné à Air Afrique possède déjà la dérive longue. Le n°2 reçoit rapidement la dérive longue de série.


            Lucien Coupet réceptionne le F.190 n°2 le 29 mars 1929 après un vol de 40 minutes. Dès sa réception officielle, l'appareil rejoint Le Bourget pour le retour de la mission Air Afrique.

            Le 5 avril 1929, le F.190 n°2 est enregistré à la S.G.T.A. avec les CdN/CdI 2060 (AIR 2-1216). Ses réservoirs contiennent 375 litres, son hélice est une Chauvière 5120 en bois blindé. Sa livrée apparait similaire à celle du F.190 n°1.

Le F-190 n°2 à Toussus-le-Noble en 1929 [Coll Michel Barrière]

Le F.190 présenté au Salon de Berlin (ILA) du 7 au 28 octobre 1928 pourrait être le n°2.

A cette date, l'avion présenté possède encore dérive courte et gouvernail non compensé. [Flight]

            Le F-AIXL effectuera l'essentiel de sa carrière sur les lignes aériennes de la SGTA, affecté notamment au transport de nuit du courrier et de la messagerie. Compte tenu de cet usage prévu dès l'origine, il ne possède initialement pas de chauffage cabine : ce dispositif lui sera ajouté plus tard. Mais, effectuant pour ce type de mission sans passager de nombreux vols de nuit ou par tout temps, il bénéficiera également d'une amélioration importante de ses équipements ce qui lui vaudra d'être utilisé par Air France jusqu'à la guerre comme appareil de servitude et d'entrainement des équipages.

            Le 6 avril, le F.190 n°2 participe à la cérémonie organisée au Bourget par Air Union pour le 10° anniversaire de l'ouverture de la ligne Paris- Londres. A cette occasion, 18 appareils sont présentés au Ministre Laurent Eynac et, parmi eux, les Farman F.190 n°2 F-AIXL et n°3 F-AIXM : Farman rend la politesse à Air Union qui avait ouvert dix ans auparavant ses lignes avec un Goliath et vient de passer commande des F.190 n°26 et 27.

            Les 19 et 20 avril, piloté par Risser, il effectue une liaison Paris - Bruxelles - Amsterdam et retour. Les 24 et 25, il effectue deux liaisons aller-retour sur Bruxelles.

            Le 26 mai, Chailloux effectue à son bord des essais d'hélice.


            Après un vol d'essai effectué par Chailloux le 10, Risser le pilote le 11 août sur une laison Paris - Marseille - Venise, dont il revient les 18 et 19, faisant escale à Lyon.


            Le 23 septembre, Risser effectue un vol Paris - Munich. Le 24, il rejoint Lintz. Le 28, il effectue un vol Lintz - Vienne d'où le 30, il s'envole pour Budapest. Il en repart le 2 octobre pour Vienne, puis rejoint Strasbourg via Munich le 5 et retrouve Paris le 6 octobre.


            Sa visite au Bourget en octobre 1929 à 218 h de vol donne un poids à vide de 913 kg.

Le F-190 n°2 dans sa livrée Farman de 1929 [© Michel Barrière]

Le F-190 n°2 en 1932 dans la nouvelle livrée Farman. [© Michel Barrière]


            Les années suivantes, le F.190 n°2 vole de 30 à 40 heures par an : en août 1930, la visite est effectuée à 272 heures; en août 1931, à 301 heures et en novembre 1932, à 342 heures. Le F.190 n°2 est modernisé au cours de sa carrière : le démarreur à cartouche est remplacé par une magnéto de départ; conformément à la règlementation, une cloison pare-feu et un panneau d'évacuation sont installés. Surtout, il est équipé d'une TSF, de feux pour vol de nuit et d'une radiogoniométrie, équipement qui indique son utilisation pour les vols postaux, sans doute sur la liaison Paris – Cologne - Berlin.

            En 1932 probablement, le F.190 n°2 est repeint et reçoit la nouvelle livrée des F.190 de la S.G.T.A., proche de celle des F.300 "Etoile d'Argent / Silver Star".


            Le bon équipement de l'appareil est sans doute la raison pour laquelle, en août 1933, le F.190 n°2, baptisé "L'Actif", est versé au réseau continental d'Air France.


            Basé à Toulouse Francazals, il passe le 19 juin 1934 une grande visite à 351 h. Son poids à vide est de 929 kg. Son CdN est renouvelé par Veritas le 22 juin 1934.

            En octobre 1934, l'avion piloté par Gonin est victime d'un accident au roulage sur le terrain de Lézignan. Les dégâts sont importants - aile gauche détèriorée, jambe de force du train gauche cassée, mât avant gauche flambé et hélice faussée. L'avion est rapatrié à Toulouse par la route.

            De 1935 à 1937, l'utilisation du F.190 n°2, au sein de la compagnie nationale a laissé peu de trace. Pendant ces années passées dans la compagnie nationale, le F.190 n°2 conserve sa livrée Farman. Seule évolution : le nom "AIR FRANCE" figure maintenant sur la dérive, et la "crevette" de la compagnie nationale est peinte sur le flanc de l'appareil sous le cockpit, apparemment en jaune sur fond bleu. Il ne sert probablement plus pour le service commercial. Son port d'attache est Toulouse. Le 30 août 1938, il passe une visite à 481 h de vol; il est équipé d'un GR 5Ba.


            En 1939, le F-AIXL est l'un des quatre F.190 qui figurent toujours dans les comptes d'Air France.

En janvier 1940, il est réquisitionné par la commission mixte n°9 de Toulouse - Francazal. Portant de grandes cocardes sur sa livrée Farman reconditionnée par Air France. Il aurait été alors affecté à une escadrille sanitaire ; sa présence à Etampes-Mondésir nous fait supposer qu'il pourrait s'agir de la Section d'Aviation Sanitaire 22/110, créée le 2 septembre 1939 et basée sur ce terrain.


            L'aérodrome d'Etampes-Mondesir est bombardé pour la première fois le 3 juin 1940. Etampes est de nouveau bombardé dans la nuit du 8 au 9 juin, puis sévèrement le 14 Juin par la 2° Luftflotte. Le terrain est réquisitionné par la Luftwaffe le 15 juin.

            Le F.190 figure parmi les appareils trouvés par les Allemands dans un hangar bombardé en compagnie de divers appareils et épaves. L'appareil endommagé, apparemment légèrement, est détruit par la suite.

Le F-190 n°2 dans sa livrée complète d'Air France. Il portait la crevette sous le poste de pilotage, mais ne semble pas avoir porté son nom de baptême, du moins du côté droit. [© Michel Barrière]

Le F-190 n°2, réquisitionné en 1940 stocké à Etampes-Mondésir après sa capture. [© Michel Barrière]

Les Avions Farman

Tous droits réservés - Michel Barrière - crezan.aviation@gmail.com

F.19O n°3 F-AIXM